L’activité physique a-t-elle des effets sur l’insuffisance rénale chronique ?

Le 26/02/2025

Dans Actualités

Durant ma formation, j'ai effectué un travail de recherche sur une problématique de santé et une technique naturelle. J'ai choisi les potentiels effets de l’activité physique sur l’insuffisance rénale chronique. Ainsi, l’activité physique régulière peut-elle avoir une incidence sur sa progression ? Peut-elle ralentir sa progression ? Peut-elle contribuer à inverser la tendance ? 

L’activité physique serait une des solutions pour ralentir le processus de détérioration des reins en parallèle à une hydratation suffisante et une alimentation adaptée. La régularité de l’activité physique pourrait protéger les reins en limitant les risques de maladies délétères comme les maladies cardio-vasculaires et le diabète. L’activité physique pourrait régénérer les reins détériorés.

Contextualisation

L’insuffisance rénale chronique est perçue comme une pathologie rare, douloureuse, touchant essentiellement les personnes âgées et résultant d’infections urinaires. Beaucoup pensent que les reins sont situés en bas du dos alors qu’ils sont situés en dessous du diaphragme et donc au milieu du dos. D’ailleurs, «avoir mal aux reins » est un abus de langage car cette expression fait plutôt allusion aux lombaires et non aux reins. « Le tour de reins » est aussi utilisé à tort pour désigner un lumbago.

La prévalence mondiale de l’insuffisance rénale chronique a augmenté et est en constante augmentation. Les principales causes d’insuffisance rénale sont les maladies cardiovasculaires et le diabète dans un contexte de population vieillissante. Elle se distingue de l’insuffisance rénale aiguë qui, elle, est réversible si la prise en charge médicale est rapide.

5 à 10 % de la population française souffrirait d’une maladie rénale pouvant conduire à une insuffisance rénale chronique avec une constante augmentation de 2 % par an. Environ 50 % des insuffisances rénales sévères sont dues au diabète et à l’hypertension artérielle. Les pyélonéphrites constituent seulement 4,3% des cas d’insuffisance rénale chronique. Source : https://www.inserm.fr/dossier/insuffisance-renale/

Tout le monde est concerné, de la prévention jusqu’à la maladie à ses différents stades sans distinction entre les hommes et les femmes. Les personnes âgées, de plus en plus nombreuses, sont davantage touchées.

 

Traitement médiatique

Semaine nationale du rein 2025

Méconnue du grand public, la sensibilisation à son dépistage reste peu courante car c’est un sujet peu évoqué dans les médias. Dans ce contexte, la Fondation du Rein créée en 2010 par des professionnels de santé et l’association de patients France Rein, travaille en partenariat avec la Fondation pour la Recherche Médicale pour sensibiliser de l'importance du dépistage et pour informer sur les maladies rénales. Cette fondation organise la semaine nationale du rein qui se déroule en mars de chaque année. Source : https://fondation-du-rein.org/

Définitions

Le rein est l’organe qui filtre les déchets métaboliques présents dans le sang pour les éliminer dans les urines. Source : https://www.inserm.fr/actualite/les-cellules-renales-pourraient-se-regenerer/.

L’insuffisance rénale chronique est la diminution progressive et irréversible de la capacité des reins à assurer leurs fonctions de filtration du sang, de régulation de sa composition et de sécrétion d’hormones. Source : https://www.vidal.fr/maladies/reins-voies-urinaires/insuffisance-renale-chronique.html

Reins

Pertinence du sujet

Activite physique 7

Ce sujet me semble pertinent car la bonne santé des reins passe par la prévention en adoptant une hygiène de vie non délétère. Comme l’insuffisance rénale chronique résulte souvent d’autres maladies (diabète, hypertension artérielle, maladies cardio-vasculaires), ma pratique d’éducateur de santé prend tout son sens en tentant de limiter ces pathologies éventuelles. Ma formation en naturopathie m’amène à m’interroger sur les bonnes pratiques d’hygiène de vie (conseils diététiques, la gestion du stress et l’activité physique adaptée). Les fausses idées communes sont que les reins qui souffrent sont douloureux. Or, la maladie évolue sans signes précurseurs. Les enjeux de santé publique sont la prévention et le dépistage précoce sur analyse sanguine. Je me suis concentrée sur l’activité physique plutôt que sur l’alimentation car la sédentarité est une des causes de détérioration principale et prématurée de notre organisme. L’insuffisance rénale chronique peut-elle ainsi bénéficier des effets de la technique naturelle qu’est l’activité physique ? L’activité physique régulière peut-elle avoir une incidence sur sa progression ? Peut-elle ralentir sa progression ? Peut-elle contribuer à inverser la tendance ?

Présentation des sources bibliographiques

Pour la littérature scientifique, j’ai utilisé Pubmed et pour la littérature profane, j’ai utilisé Google, Ecosia, Amazon, Kalya pro. Les articles scientifiques en lien avec l’insuffisance rénale chronique et l’activité physique sont relativement faciles à trouver. Cela a été plus laborieux concernant les articles profanes.

1. Article scientifique n°1
• Référence : Jeong, H. Y., An, H. J., Sung, M. J., Ha, M. H., Lee, Y. H., Yang, D. H., Yang, T. Y., Han, D., & Lee, S. Y. (2023). Proteomic profiling of protein expression changes after 3 months-exercise in ESRD patients on hemodialysis. BMC nephrology, 24(1), 102. https://doi.org/10.1186/s12882-023-03146-w

• Auteur principal : Jeong, Hye Yun : Professeur assistant en néphrologie au Centre Hospitalier Universitaire CHA Bundang en Corée du Sud, Spécialité Maladie rénale, Dialyse, Infection des voies urinaires Source : https://bundang.chamc.co.kr/en/Department/Nephrology/Medical-Staff.cha

• Thèses principales des auteurs : Le changement de performance physique a été étudié après intervention de l'exercice chez les patients atteints d’insuffisance rénale sous dialyse en analysant l'expression des protéines. Les résultats des analyses de laboratoire et des tests de performance physique au départ et trois mois après l'exercice ont été comparés. Dans le groupe d'exercice, le changement du taux de créatinine sérique n'était pas significatif tandis que le taux d'albumine a augmenté significativement. La force de préhension a diminué de manière significative dans le groupe sans exercice et a augmenté dans le groupe avec exercice après trois mois d'exercice. La vitesse de marche s'est également améliorée significativement dans le groupe exercice.

• Méthodologie : Sur 37 patients adultes atteints d’insuffisance rénale en stade terminal, 21 sont dans le groupe sans exercice et 16 dans le groupe exercice. Les exercices ont été effectués 3 fois par semaine à chaque séance de dialyse pendant 30 à 60 minutes sur 3 mois en utilisant un ergomètre de cycle. Des échantillons de plasma pour l'analyse protéomique ont été prélevés au moment de l'inscription et après 3 mois d'exercices. Pour valider les niveaux d'expression des protéines, des échantillons de plasma ont également été prélevés sur des contrôles sains adaptés à l'âge, ayant subi des examens médicaux dans ce même hôpital. 

• Validité de la source : Points forts : L’échelle de 15 points de Borg est utilisée pour évaluer l’effort perçu. Des échantillons de plasma pour l'analyse protéomique ont été prélevés au moment de l'inscription et après 3 mois d'exercices. Pour valider les niveaux d'expression des protéines, des échantillons de plasma ont également été prélevés sur des contrôles sains correspondant à l'âge. Cette étude a été approuvée par le comité d'examen institutionnel du centre médical CHA de Bundang et a été menée conformément à la déclaration d'Helsinki et aux principes de bonnes pratiques cliniques. Les groupes étaient assez homogènes vu que les patients ayant des antécédents d'infection active, de troubles de la coagulation, de cancer ou de transplantation rénale ont été exclus de l'étude. Points faibles : La population étudiée était peu nombreuse, la durée de l'exercice était relativement courte et ils n'ont pas pu analyser les expressions protéiques du groupe de contrôle sain. Note de confiance : 7/10


2. Article scientifique n°2
• Référence : Robinson-Cohen, C., Littman, A. J., Duncan, G. E., Weiss, N. S., Sachs, M. C., Ruzinski, J., Kundzins, J., Rock, D., de Boer, I. H., Ikizler, T. A., Himmelfarb, J., & Kestenbaum, B.R. (2014). Physical activity and change in estimated GFR among persons with CKD. Journal of the American Society of Nephrology : JASN, 25(2), 399–406. https://doi.org/10.1681/ASN.2013040392


• Auteur principal: Cassianne Robinson-Cohen : Professeur agrégé de médecine, Division de néphrologie, Centre médical de l'Université Vanderbilt, Université de Washington, Nashville, Tennessee, États-Unis. Source : https://www.linkedin.com/in/cassianne-robinson-cohen-3a00b910/overlay/about-this-profile/

• Thèses principales des auteurs : L’exercice aérobique peut atténuer ou inverser les processus métaboliques indésirables, qui peuvent affecter le rein, en terme d’inflammation, de fibrose et de progression, quelle que soit la cause principale, de l’insuffisance rénale chronique. Les durées d'activité physique plus longues étaient systématiquement associées à des taux plus lents de déclin du débit de filtration glomérulaire. Chaque durée d'activité physique hebdomadaire supérieure de 60 minutes était associée à une diminution estimée de 0,5 % par an du débit de filtration glomérulaire. Après ajustement pour tenir compte des facteurs sociodémographiques et des maladies prévalentes, ils ont constaté une différence de 2,8 %  dans la baisse annuelle du débit de filtration glomérulaire en comparant la catégorie d'activité physique la plus élevée (150 minutes par semaine soit 2,5 heures) à la plus faible (0 minute).

• Méthodologie : Au départ, 256 participants au stade 3 de l’insuffisance rénale chronique étaient éligibles pour l'étude. L'activité physique a été quantifiée à l'aide d’un questionnaire sur les antécédents d'activité physique sur quatre semaines. Les participants présentant une maladie coronarienne ou un diabète ont été exclus car le dysfonctionnement rénal lui-même entraîne des troubles métaboliques très répandus tant chez les patients atteints d'insuffisance rénale chronique que chez les individus physiquement inactifs, ce qui augmente les risques de maladies vasculaires.

• Validité de la source : Points forts : Il a été démontré que le questionnaire utilisé présente un degré élevé de fiabilité et de validité en tant que mesure de l'activité physique dans l'insuffisance rénale chronique. Parmi 256 participants, 186 avaient au moins 3 mesures de débit de filtration glomérulaire sur 3,7 ans. Des analyses secondaires ont évalué les associations entre l'activité physique auto-déclarée et le changement relatif annualisé du débit de filtration glomérulaire. Points faibles : L’auto-évaluation pour mesurer l’activité physique peu conduire à des erreurs de classification (sous ou sur-déclaration de leur niveau d’activité). Les participants n'étant pas au courant de leur futur statut de déclin du débit de filtration glomérulaire au moment de l'évaluation de leur activité physique, une classification erronée est possible. Aussi, comme 27 participants n'ont coché aucune case du questionnaire sur l'activité physique, mais ont répondu à toutes les autres questions, les valeurs manquantes ont été imputées à l'aide d'équations chaînées et les analyses résultantes ont été combinées à l'aide des règles de Rubin. Note de confiance : 5/10


3. Article scientifique n°3
• Référence : Perez-Dominguez, B., Casaña-Granell, J., Garcia-Maset, R., Garcia-Testal, A., Melendez-Oliva, E., & Segura-Orti, E. (2021). Effects of exercise programs on physical function and activity levels in patients undergoing hemodialysis: a randomized controlled trial. European journal of physical and rehabilitation medicine, 57(6), 994–1001. https:// doi.org/10.23736/S1973-9087.21.06694-6

• Auteur principal : Borja Pérez Domínguez : Professeur assistant doctorant à l'Université de Valence. Docteur en Physiothérapie du Sport. Source : https://www.linkedin.com/in/borja-pérez-domínguez-6325a61b9/overlay/about-this-profile

• Thèses principales des auteurs : 71 patients souffrant d'insuffisance rénale chronique terminale, ayant subi une dialyse pendant au moins 3 mois et présentant un état médical stable, ont été recrutés pour cette étude de 16 semaines, répartis en deux groupes parallèles avec randomisation équilibrée. 36 participants en dialyse dirigés par le personnel infirmier et 35 à domicile supervisés par des physiothérapeutes de l'hôpital. Bien que les avantages de l’exercice soient bien connus, de nombreux obstacles (motivation des patients et du personnel soignant) font barrage à sa mise en place, d’où l’intérêt d’inclure l'exercice comme thérapie complémentaire en dialyse. L'étude souligne l'importance des routines de rééducation par l'exercice dans les populations fragiles telles que les patients dialysés, et le potentiel de surmonter les obstacles à sa mise en œuvre quotidienne. Il y a eu des améliorations significatives dans les évaluations du test de performance physique courte et de la vitesse de marche, de sorte que les deux groupes ont amélioré leur fonction physique générale au bout de 16 semaines.

• Méthodologie : Les données ont été collectées au début et à la fin de l’étude. La randomisation générée par ordinateur et l’attribution à l’aveugle au même chercheur pour les deux  évaluations permettent d'éviter d'éventuels biais. Les membres du personnel servaient d'intermédiaire pour la collecte quotidienne de données et pour l'orientation des exercices. Des séances d’endurance d'une heure 3 fois par semaine de cycloergomètre ont été effectuées par le groupe en dialyse tandis que le groupe à domicile a pratiqué la marche de 30 minutes par séance, le tout avec un effort demandé assez dur équivalent à 12 points sur l’échelle de Borg.

• Validité de la source : Points forts : Une amélioration de la capacité fonctionnelle et la qualité de vie des patients ont été relevés dans les deux groupes. Cette étude a mis en évidence que les infirmières étaient capables de mettre en œuvre des interventions d'exercice parallèlement à leurs responsabilités professionnelles quotidiennes quelles que soient les ressources à leur disposition. Les deux pratiques d’exercice, en dialyse et/ou à domicile, sont à encourager, tant en matière de d’organisation que de motivation du personnel soignant et des patients. Points faibles : Sur 71 participants, 13 ont été perdus de vue. L'échantillon était relativement petit en raison des critères d'exclusion et de la volonté de participation. Les résultats n'ont pu être interprétés que chez les patients très motivés. Aucune des interventions n'a été comparée à un groupe témoin. Les deux interventions d'exercice ont été courtes et ne peuvent pas montrer les effets de l'exercice à long terme. Les résultats n'ont pas pu démontrer qu'une intervention en dialyse était plus efficace qu'une intervention à domicile. Note de confiance : 8/10


4. Article profane n°1
• Référence : Nénard C. Le vélo contre l’insuffisance rénale, 5 mai 2022. https://www.vivonsvelo.fr/blog/sante-bien-etre/le-velo-contre-linsuffisance-renale/

• Auteur principal : Clarisse Nénard, journaliste indépendante spécialisée dans le Sport Santé, la Forme, le Bien-être, la Santé et le Sport en général. Cet article est issu du blog d’une mutuelle de santé dans la rubrique « Bien-être ».

• Thèses principales de l’auteur : La pratique du vélo, régulière et modérée, voire sportive, est recommandée pour ralentir et prévenir l’insuffisance rénale chronique et pour diminuer les risques cardiovasculaires. Selon une étude, les patients atteints d’une maladie rénale chronique actifs sur le plan physique auraient 56% de risques en moins d’en décéder contre 42% pour les inactifs. Certains centres d’hémodialyse se sont équipés de pédaliers d’activité physique adaptés ou de vélos ergonomiques. Ils permettent aux patients, et notamment à ceux en attente d’une greffe rénale, de continuer à pédaler en fonction de leur état, pendant les séances de dialyse.

• Méthodologie : L’auteur s’appuie sur une étude scientifique de l’université de Leicester. Il y a été démontré que des exercices de type aérobie (vélo, tapis roulant, aviron), combinés à du
renforcement musculaire (levage de poids), engendraient des bienfaits significatifs sur la santé de patients atteints d’insuffisance rénale chronique non dialysés. Après 3 mois, à raison de 3 séances de 30 minutes par semaine, ils ont constaté une augmentation de leur force, une prise de muscle au niveau des jambes et une meilleure condition respiratoire.

• Validité de la source : Points forts : L’auteur est une journaliste qui pratique elle-même du sport et a l’air de savoir de quoi elle parle. Cette étude anglaise est assez récente car elle date du 1er juin 2018. Il est légitime de penser que la source de l’étude soit fiable car elle est issue d’une revue médicale. Points faibles : L’auteur s’appuie sur une seule étude scientifique et cela peut refléter un manque de données plus variées. Note de confiance : 8/10


5. Article profane n°2
• Référence : Mayer A. Le sport bénéfique pour les insuffisants rénaux. 06 mars 2018
https://www.topsante.com/medecine/troubles-urinaires/insuffisance-renale/le-sport-benefique-pour-les-insuffisants-renaux-624681

• Auteur principal : Agathe Mayer, journaliste avec une appétence pour les sujets « nutrition ».

• Thèses principales de l’auteur : Le renforcement musculaire et les exercices aérobiques permettent aux patients atteints d'insuffisance rénale de gagner en force musculaire, de réduire
leur fatigue et d'améliorer leur fonction cardiaque.

• Méthodologie : L’auteur s’appuie sur la thèse des chercheurs de l’Université de Leicester qui ont étudié les effets de l’activité physique sur la santé de patients insuffisants rénaux non dialysés. Ceux-ci présentent en effet souvent une perte musculaire accompagnée de fatigue. Les patients ont suivi un programme d’exercices supervisés (tapis roulant, aviron ou cyclisme) pendant 30 minutes, ou entraînement combiné, 3 fois par semaine pendant 12 semaines. Les auteurs ont observé chez ces patients une augmentation significative de leur force, de la taille de leurs muscles des jambes et de leur condition cardiorespiratoire.

• Validité de la source : Points forts : Cet article profane s’appuie sur une étude scientifique qui a recruté des patients souffrant d’insuffisance rénale âgés en moyenne de 63 ans, mais n’ayant pas recours à la dialyse pour analyser les effets de l’activité physique sur leur santé. Car, ces malades présentent souvent une perte musculaire et une fatigue accrue. L’étude scientifique est publiée dans la revue médicale American Journal of Physiology. Les patients y ont un profil homogène car ce sont des patients souffrant d’insuffisance rénale de 63 ans en moyenne et non dialysés. Points faibles : L’auteur s’appuie uniquement sur cette étude pour en tirer des conclusions. Note de confiance : 7/10


6. Article profane n°3
• Référence : Lee S. L'activité physique légère augmente la fonction rénale. 28 juillet 2018. https://drleeshirley.blogspot.com/2018/07/lactivite-physique-legere-augmente-la.html

• Auteur principal : Shirley Lee, médecin chinois travaillant en Chine dans un hôpital spécialisé dans les maladies rénales utilisant principalement la médecine traditionnelle chinoise pour rétablir la santé des reins. Cet article est issu d’un blog.

• Thèses principales des auteurs : Une récente analyse des données de la NHANES a révélé qu'une heure d'activité physique légère par jour aide à améliorer le taux de filtration rénale de 3 à 6%. L'activité physique légère améliore le taux de filtration glomérulaire signifie que beaucoup plus de sang peut être filtré par notre rein si nous faisons régulièrement de l'activité physique légère et aussi beaucoup plus de déchets seront excrétés par notre rein dans un temps limité. En plus d'aider à augmenter notre fonction rénale, une activité physique légère aide aussi à nous éloigner de beaucoup d'autres problèmes. Par conséquent, développer l'habitude de faire de l'exercice physique léger sera très bénéfique pour notre santé.

• Méthodologie : Cet article profane s’appuie sur une étude issue de La National Health and Nutrition Examination Survey (NHANES) qui est un programme d’études conçu pour évaluer lasanté et l’état nutritionnel des adultes et des enfants aux États-Unis. L’auteur donne des idées pour pratiquer une activité physique au quotidien sans pour autant que soit forcément un sport (golf, tennis, bicyclette,TaiJi, QiGong, promenade, marche dans la maison).

• Validité de la source : Points forts : L’article fait référence à la NHANES. L’auteur, médecin, apporte des solutions pour bouger plus au quotidien pour être en bonne santé en général. Points faibles : Il n’y a pas de précisions sur la source l’étude de la NHANES et donc aucune possibilité de vérifier ce qui est avancé. Aussi, rien ne prouve la véracité du statut de docteur de l’auteur même si son nom est mentionné car c’est un nom très répandu en Chine. Cet article manque de détails sur des retours d’expériences. Note de confiance : 5/10

Enquête de terrain

Les personnes enquêtées sont des patients en insuffisance rénale chronique du stade débutant au stade terminal, dialysées ou non, greffées ou non, parfois diagnostiquées même sans symptôme, qui pratiquent ou non une activité physique régulière. Leur témoignage est une source riche d’informations sur leur propre vécu. Elles ont été recrutées sur des groupes de réseaux sociaux portant sur l’insuffisance rénale chronique, les maladies chroniques et les cystites récidivantes. J’ai également sollicité des associations de patients telles que France Rein ou encore mon entourage. En tout, 31 personnes ont répondu au questionnaire.

Dans l’échantillon, les moins de 20 ans représentent 3,2 %, les trentenaires représentent 12,9 %, les quarantenaires représentent 22,6 %, les quinquagénaires représentent 22,6 %, les sexagénaires représentent 29 % et les septuagénaires représentent 3,7 %.

Les objectifs de ce questionnaire vis-à-vis du sujet sont de mettre en évidence les effets de l’activité physique régulière sur l’insuffisance rénale chronique à travers l’expérience des malades insuffisants rénaux chroniques à l’aide de leur témoignage de leurs impressions et leurs résultats d’analyses sanguines.

La moitié des personnes ont été diagnostiquées avant 30 ans, un peu plus d’un quart l’ont été entre 30 et 50 ans, et un peu moins d’un quart après 60 ans. Un quart ont été diagnostiqués lors d’un contrôle de routine, plus de la moitié l’ont été lors d'un contrôle lié à des symptômes ou d’une autre pathologie connue et près de 20 % l’ont été dans un contexte d'antécédents familiaux. Près de la moitié ont été diagnostiqués en début d’insuffisance rénale chronique au stade 1 ou 2, un peu moins d’un quart l’ont été au stade 3 ou 4 et un peu plus d’un quart l’ont été au stade 5 (stade terminal). Pour près d’un tiers, l’origine de son insuffisance rénale chronique est due à une maladie héréditaire (UMOD pour uromoduline, syndrome d’Alport, polykystose). Environ 20 % trouvent l’origine de son insuffisance rénale chronique dans la glomérulonéphrite primitive. La néphropathie diabétique et l’hypertension artérielle représentent 16 %. La maladie de Berger (maladie auto-immune) représente près de 10 %. Il y a eu un cas suite à une hémorragie après accouchement, un cas suite à un syndrome hémolytique et urémique (SHU) lors d’une intoxication alimentaire, un cas suite à une médication prolongée. Un peu plus de 50 % sont dialysées. Un peu moins de 50 % sont au stade 5. Un peu moins de 50 % ont connaissance de leur insuffisance rénale chronique depuis plus de 5 ans et plus de la moitié depuis moins de 5 ans. Les 3/4 se préoccupent de la santé de leurs reins au quotidien. 16 % pensent que leur hygiène de vie n’a aucune incidence sur l’évolution de leur insuffisance rénale chronique. Ce questionnaire m’a permis de découvrir les multiples pathologies qui peuvent amener à une insuffisance rénale chronique. Les pyélonéphrites répétées étaient, selon moi, une raison majeure de l’insuffisance rénale chronique, or les résultats ne mentionnent aucun cas. Le questionnaire a pu montrer l’intérêt de l’activité physique régulière pour se sentir mieux même quand on est dialysé.

Près de la moitié des personnes sondées pratiquent 30 à 45 minutes d’activité physique par séance, ce qui correspond à une durée modérée. Le quart la pratique durant 1 heure et un tiers la pratique durant 1h30 ou plus, ce qui correspond à une durée soutenue. Ceci démontre la motivation des personnes en insuffisance rénale chronique quelque soit leur stade d’avancée de la maladie. Cependant, les résultats ne mettent pas en relation la durée de la séance et le stade de l’insuffisance rénale chronique.

Près de 30 % ont constaté une stabilisation de son insuffisance rénale chronique depuis la pratique d’une activité physique régulière. Ce constat peut s’expliquer par le fait que l’activité physique régulière améliore les résultats d’analyses sanguines en stimulant la filtration des reins, le système respiratoire et le système cardio-vasculaire. Ce constat ne peut se faire que sur les résultats d’analyses sanguines régulières.

La majorité des personnes se sentent en meilleure forme depuis qu’elles pratiquent une activité physique régulière. Ces résultats peuvent s’expliquer par le fait que la régularité dans la pratique d’activité physique permet de renforcer ses muscles, sa capacité pulmonaire et d’évacuer son stress. Cependant, c’est une question suggestive car chacun évalue la différence de forme en fonction de l’ancienneté de la mise en place de l’activité physique régulière.

Conclusion

Le sujet des effets de l’activité physique sur l’insuffisance chronique bénéficie d’une littérature scientifique assez riche. En revanche, la littérature naturopathique est plutôt pauvre sur le sujet, bien que les effets de l’activité physique sur la santé générale y soient largement abordés. Les articles scientifiques et les articles profanes s’accordent sur le fait que l’activité physique régulière agit positivement sur la santé des reins que ce soit en prévention ou au stade avancé d’insuffisance rénale chronique. Du point de vue de la littérature scientifique, l’activité physique régulière apporte une prise en charge efficace, mesurable et durable pour accompagner les malades d’insuffisance rénale
chronique.

Ce travail de recherche m’a permis de me rendre compte que nous pouvons agir bien avant d’arriver au stade terminal, en adoptant une bonne hygiène de vie dont fait partie l’activité physique. J’y ai appris que la détérioration des reins fait partie du processus normal du vieillissement et que c’est inéluctable. Sans signes avant-coureurs, la maladie rénale ne provoque pas de douleur. Cette prise de conscience me motive d’autant plus à aller à la salle de sport. Tout l’enjeu est de réussir à motiver mon entourage et mes futurs clients à en faire de même. Ce travail de recherche met en évidence que la prévention et les dépistages précoces peuvent sauver des vies. Aussi, il est regrettable que les médias ne mettent pas assez en lumière les campagnes d’informations. A ce jour, les laboratoires de recherche travaillent sur le développement de médicaments pour régénérer les cellules rénales, ce qui serait un énorme soulagement pour tous les patients. Finalement, c’est tout au long de notre vie, selon notre hygiène de vie, que ce soit par l’alimentation plus ou moins saine et la fréquence de notre activité physique, que nous conditionnons l’état de nos reins.

Si je devais poursuivre ce travail de recherche, je compléterais sur la question de la motivation à pratiquer une activité physique plusieurs fois par semaine et sur le long terme. Je m’orienterais vers des astuces pour maintenir une certaine fréquence et je chercherais à lever les différents freins qui amènent à la procrastination. Le sport n’étant pas la seule activité physique praticable dans une journée, le défi est de trouver des activités permettant de bouger sans pour autant être qualifiées de sport comme par exemple : la marche, le jardinage, les tâches ménagères, la montée des escaliers. Aussi, j’insisterais sur le fait qu’une bonne santé rénale passe aussi par une bonne hydratation à raison d’un litre et demi à deux litres d’eau par jour afin de limiter le taux de créatinine dans le sang et de préserver la santé des reins.

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Gaëlle - Naturopathe

"La marche est le meilleur remède pour l'homme." Hippocrate

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